Des feuilles

Etirées par le vent
Comme des éventails
Dérivant à l’automne de nos vies
J’en connais de terriennes
Préférant la fraicheur de l’eau
J’en connais d’aériennes
Rêvant d’être Oiseaux
J’en connais de sédentaires
Brûlant dans l’âtre d’une cheminée
J’en connais de déroutantes
Filigrane d’une vie estompée
J’en connais d’orgueilleuses
Fièrement érigées en statue
J’en connais d’invisibles
Se cachant loin des rues
J’en connais de spirituelles
Jouant derrière leur masque
J’en connais de sportives
Harnachées de leur casque
J’en connais d’artistiques
Croquant la vie à pleines dents
J’en connais de poétiques
Essayant d’imiter le vent
Elles sont multiples
Toutes ces vies
Belles ou insipides
Grandioses ou inutiles
Longues ou éphémères
Toutes ces vies
Sont les nôtres
Nous habillons l’espace
Mais ne sommes que feuilles éparses
Caprice du temps qui passe