Une fleur m'a dit

Tous les matins
Loin de son jardin
Elle venait se promener
Au beau milieu des prés
Elle aimait sentir sur ses jambes
La caresse de la rosée
Courir dans les champs
Et s’en délecter
Un arc-en-ciel de fleurs
Aux couleurs chatoyantes
Et dans son cœur
Une envie brûlante
Etre l’une d’elle
Devenir aussi belle
Adorer le soleil
Se donner aux abeilles
Un jour qu’elle s’était endormie
Toute recouverte de fleurs des prés
Patiemment elles se sont unies
Pour rejoindre ses pensées
Joignant tiges et pétales
Tissé dans le secret du bocage
Elles ont brodé de vie et de félicité
Un habit d’éphémère éternité
Lorsqu’elle se réveilla et se leva
Sa robe délicate se déplia
Comme les ailes d’un papillon
Et dans la prairie, un frisson !
Une brise polissonne
Au réveil endiablé
S’immisça comme personne
Sous le jupon improvisé
Le faisant onduler
Vague de liberté
Douce ingénue
Ambassadrice aux pieds nus
Elle était devenue
Fleur parmi les fleurs
Reine des senteurs
D’autres racontent qu’un jour
Une fleur aux pistils glamour
Chaque matin émerveillée
De voir une demoiselle se promener
S’était un jour transformée
En une femme si belle
Que toutes les autres fleurs
S’étaient agrippées à elle
Formant une traîne de bonheur
Nous ne saurons vraiment jamais
Mais on dit qu’elle n’a pas d’âge
Et que le bruissement des prés
Est le fruit de son papotage